Moxas

La moxibustion consiste à réchauffer - à l'aide des moxas - un point d'acupuncture et à faire pénétrer la chaleur à travers la peau. Le terme moxa aurait pour origine le mot japonais Mogusa qui désigne une variété d'armoises, la plante avec laquelle les moxas sont généralement fabriqués. Ceux-ci se présentent le plus souvent sous la forme de boulettes, de cônes ou de bâtonnets. C'est la chaleur dégagée par leur combustion qui stimule les points d'acupuncture.

 

Les effets thérapeutiques

La technique peut être utilisée seule ou combinée au traitement par les aiguilles d'acupuncture. Elle serait la plus vieille forme de thérapie de la Chine. Ses effets thérapeutiques les plus communs sont de réchauffer lorsqu'il y a un syndrome d'Excès de Froid, de tonifier lorsqu'il y a un Vide de Yang ou, de façon générale, d'activer et de faire circuler le Qi et le Sang dans les Méridiens. La moxibustion permet de prévenir ou de traiter des problèmes comme les douleurs rhumatismales, articulaires et musculaires, certains problèmes digestifs comme la diarrhée, et des troubles gynécologiques comme les menstruations douloureuses et certaines infertilités; chez l'homme, elle permet de traiter l'impuissance et l'éjaculation spontanée. On l'utilise fréquemment dans le traitement des personnes fatiguées ou atteintes de maladies chroniques afin de renforcer leur énergie vitale. Enfin, le moxa est aussi très utile dans certains cas d'anémie.

 

Les cônes. L'armoise sèche réduite en fins morceaux procure une bourre d'aspect pelucheux qui s'amalgame et se façonne facilement avec les doigts, permettant de créer des cônes de différentes tailles, du grain de riz à la grosseur d'une demi-datte. Leur grosseur dépend du point à stimuler et de l'effet recherché.

 

Les cônes sont généralement placés directement sur la peau, à l'emplacement d'un point d'acupuncture. Afin d'accroître l'effet tonifiant du moxa, une tranche de gingembre, d'ail ou d'aconit, préalablement percée, peut être glissée entre la peau et le cône.

Le cône est allumé à son sommet et se consume comme de l'encens en dégageant une chaleur uniforme à action prolongée. Le praticien retire le cône lorsque le consultant sent une intense sensation de chaleur, mais sans brûler la peau. On répète l'opération sur chacun des points d'acupuncture à stimuler. Anciennement, pour certaines pathologies, on brûlait le cône au complet, ce qui laissait souvent une petite cicatrice (phlyctène ou cloque). Mais cette technique n'est pratiquement jamais utilisée en Occident. L'action thérapeutique des moxas en cônes persiste habituellement plus longtemps que celle des bâtonnets. Par contre, cette méthode comporte plus de risques de brûlure pour le consultant.

Les bâtonnets (ou cigares). On les fabrique avec de l'armoise hachée, façonnée en bâtonnets ou roulée dans du papier. Ils peuvent aussi contenir d'autres substances médicamenteuses. Pour utiliser les bâtonnets, il suffit de les allumer et de les tenir à quelques centimètres du point d'acupuncture à traiter ou de la zone à réchauffer. Le praticien pourra laisser le cigare au-dessus de la peau sans bouger ou le déplacer légèrement jusqu'à ce que la peau du consultant devienne rougeâtre et que la personne ressente une agréable chaleur.

Une autre technique consiste à fixer une boulette de moxa sur le manche d'une aiguille d'acupuncture et à l'allumer. L'action sera ainsi plus ciblée.